Le Pont Noir
Enquête sur le pont noir
Identification de ce site :
Ce Pont noir qu’emprunte la départementale 8 enjambe le Guindy en amont de sa confluence avec le Jaudy près de la Roche noire, appelée également le « Bern Teill » (le tas de fumier), qui était un repère marin.
C’est un pont rectiligne, composé de caissons et de poutres en béton armé. On parle de pont-caisson. Il est long de 95 mètres et large de 10,8 mètres. Il supporte une route à deux fois une voie, encadrée par deux trottoirs.

L’histoire de ce monument
En fait, ici, se sont succédés cinq ponts depuis 1878. Le premier de ces Ponts noirs est de loin le plus modeste, il est construit en bois et permet alors le passage des personnes et des charettes d’une rive à l’autre.
Il est remplacé par un premier pont en pierre à trois arches, mais l’une d’elles s’effondre en juillet 1891.
Le troisième (1891-1972) est un pont à poutres en treillis métalliques. Il faisait 75 mètres de long. Alors que chaque travée était longue de 24,8 mètres et large de 6 mètres pour un poids total de 60 tonnes ! Après quatre-vingt années de bons services, il est démoli en 1972 à la suite de la mise en place du pont actuel. Mais les culées en pierre sont encore visibles sur les deux rives du Guindy.
Ce Pont noir se double d’un pont ferroviaire au tout début du siècle précédent (1906) . Construit par Louis Auguste Harel de La Noë, l’ingénieur en chef chargé de mettre en place les lignes secondaires du réseau ferré du département.
C’est à l’occasion de cette construction que cet ingénieur imagina un système de mise en place des arcs novateur. Il diminua leurs portées en édifiant les culées en surplomb. Ces arcs étaient métalliques à trois articulations. Chaque demi-volée fut fabriquée sur les culées même, puis attachées à un chariot métallique roulant sur les rails. Pour mettre en place une demi-volée, on déplaçait le chariot, cela ne prennait qu’une demi-journée !
Ce pont ferroviaire connu ses heures de gloire, mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale la concurrence routière lui est fatale et sa destruction est décidée et réalisée en 1952 . C’est désormais l’heure de la voiture !
Enquête réalisée par les élèves de CM1 et de CM2 de Madame Emilie Gosselin avec le concours de deux des membres du « collectif pour la mémoire plouguielloise », Messieurs Jean-Paul Pichouron et Pascal Offret.

La fonction de cet ouvrage :
Aujourd’hui, ce pont est un ouvrage majeur dans l’organisation des liaisons routières locales. Plus de 1000 véhicules par jour l’empruntent sans avoir vraiment d’autres alternatives. Il permet ici un franchissement aisé de la vallée du Guindy reliant ainsi les communes littorales de Penvenan, Plougrescant et Plouguiel à l’axe routier majeur de Paimpol-Tréguier-Lannion.
Au début du siècle dernier, un autre Pont noir organisera pendant un demi-siècle le passage du train, assurant ainsi la liaison ferroviaire entre Tréguier, Perros et Lannion. En étant construit par le génial ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du département, Harel de La Noë, il entrera dans l’histoire.

