Le Centre d’Aviation Maritime

Né en 1917 à la Roche Rouge

Situé sur votre droite, à la confluence du Guindy et du Jaudy, près d’une roche remarquable appelée Roc’h an Dioul (la Roche du diable) ou Roc’h Du (la Roche noire) est érigée, depuis mai 2004, une stèle.

Cette stèle, née de la volonté de quelques passionnés regroupés autour de Monsieur Yvon Le Vaou, a pour volonté d’ancrer dans les mémoires qu’à La Roche Rouge (« Du » est devenu « Ru » au fil du temps !) a été bâti un Centre d’Aviation Maritime au printemps 1917, en pleine Première Guerre Mondiale.

En effet, afin de contrer la redoutable efficacité des sous-marins allemands, la Marine Nationale française décide l’utilisation de moyens de guerre nouveaux dont fait partie l’hydravion. En septembre 1916, l’ordre est donné de mettre en place vingt centres d’aviations et quinze postes de combat équipés en hydravions le long des littoraux français. Un poste de combat est créé en avril 1917 au fond de la ria trégoroise. En mai 1917, quatre hangars de type Bessoneau sont en place, ils accueillent progressivement les seize appareils réglementaires pour un CAM (Centre d’Aviation Maritime). Ce centre devient autonome le premier août, 1917 sous les ordres du Lieutenant de Vaisseau Guierre. Désormais les Donnet-Denhaut, les FBA, les Tellier puis les Levy-Besson flottent sur la ria en attente de leur prochaine mission. Et même si ces hydravions étaient capables de lancer quelques bombes embarquées, cette mission consiste principalement à surveiller la Manche et donc à repérer les sous-marins allemands, ils sont les yeux de la Marine française qui se charge, une fois l’information reçue, de dépêcher sur zone les navires capables de couler ces sous-marins.

L’entrée en guerre des États-Unis auprès des Alliés, en 1917, change la donne géo-stratégique dans la Manche. Le CAM de la Roche Rouge s’efface au profit du Naval Air Station de Tréguier. Et en août 1918, le premier officier américain, le lieutenant Baldwin Augustus arrive sur les lieux afin de superviser les travaux nécessaires à la mise en place des hydravions américains. Une route, des hangars et autres locaux sortent de terre ! Le 24 septembre 1918, les premiers HS1 arrivent, suivis fin octobre, par des Curtiss flambants neufs. Quelques semaines après, 266 américains occupent cette base dirigée par le Lieutenant Baldwin. Mais ces Curtiss ne chasseront pas les sous-marins, le 11 novembre 1918 par son armistice met fin aux combats, la Manche retrouve très vite sa quiétude. Le démantèlement de la base est rapidement décidé, le 19 janvier 1919, elle est sous le contrôle de la Marine Nationale française.

C’est la fin de l’aventure aéronautique franco-américaine sur ce lieu, et le début de son histoire !

photos hyd 4
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plan cam2
photos hydravions
photos hyd 12